Hier se clôturait le projet initié avec le CORIF, lors d’une présentation aux élu.e.s de la ville de Loos, au travers de la modélisation et de la création d’une maquette sensible interactive. Il s’agissait avec un groupe de femmes et jeunes femmes issues de la commune de réaliser une démarche de retour à l’emploi en travaillant sur différents ateliers des compétences en savoir-faire mais surtout en savoir-être : retrouver la confiance, sortir de chez soi, de sa bulle, rencontrer d’autres personnes, travailler la mobilité… Le projet s’est aussi décliné de la même manière sur la commune toute proche de Wattignies.
Je n’ai participé qu’à la partie finale du projet autour de la réalisation de la maquette sensible mais aussi du travail de codesign qui l’a précédé. Marches exploratoires, entretiens, montages audio, bidouille… Et questionnements partagés. Qu’est-ce que j’aime dans ma ville ? Qu’est-ce qui m’y rend heureuse ? Quels sont les services qui me sont le plus utiles ? Que manque-t-il dans ma ville ? Qu’est-ce que nous pourrions améliorer ?
À cet effet, la marche exploratoire réalisée dans le quartier des Oliveaux fut particulièrement riche et digne d’un épisode de la célèbre émission « J’irais dormir chez vous » d’Antoine de Maximy, dont la maxime est « quand rien n’est prévu, tout est possible ». Dont acte! Au détour d’un mini-marché, une habitante nous orientait vers une association, association qui nous prenait en main pour nous faire visiter son jardin communautaire et ses locaux, puis nous lâchait dans un espace vert avant que l’on reparte vers la Maison du Projet (projet ANRU de la ville) où nous découvrions encore de nouvelles choses. La marche fut aussi riche en « espaces naturels » et, bien que passant très souvent près de ce quartier, je n’avais imaginé qu’il fut aussi vert.








Mais « qu’est-ce qu’une carte-maquette sensible ? », me direz-vous. Il s’agit d’une représentation imagée sous diverses formes d’un lieu, d’un quartier, d’un territoire, ne prenant en compte que la sensibilité des habitants, c’est-à-dire ce qui est important pour eux.
Prenons un exemple. Que trouve-t-on au musée du Louvre ? La Joconde, pardi ! Certes mais j’avoue que, chaque fois que j’y suis allé, j’ai à peine posé les yeux sur cette oeuvre. Non, ce qui m’intéresse au musée du Louvre, ce sont les fondations du Moyen Âge et d’autres oeuvres moins célèbres que la Joconde. Le plan officiel du musée indique bien évidemment l’emplacement de la Joconde tandis que mon propre plan sensible va purement et simplement l’ignorer pour ne présenter que ce qui est important à mes yeux.




Les représentations sensibles peuvent être mutliples et les rendus extrêmement diversifiés. Après discussion avec les participantes, nous avons choisi de nous orienter sur une maquette interactive dont divers éléments permettent de déclencher des contenus audio, témoignages de leur vie dans le quartier des Oliveaux.
La présentation de nos travaux fut donc réalisée en présence des élu.e.s de la ville, permettant ainsi d’engager de nouveaux dialogues enrichissants et de partager les expériences.
Les travaux furent, comme on peut le constater, effectués dans une atmosphère très conviviale, une des participantes nous ayant gratifiés un jour d’un couscous « maison » dont mes papilles se souviennent encore. Il devrait y avoir plus souvent des missions de ce genre… 😉